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Publié par Itsrak Morali

Le monde a-t-il connu une révélation historique qu'Israël est bien un Peuple "à part" ?

Développement de la question

Suite au déluge, qui sanctionna l'échec de l'humanité d'arriver par elle-même à la perfection, le Créateur annonce à Avraham qu'Il va réaliser Son propre projet de rédemption, en formant une grande nation qui sera source de vie et de bénédiction pour le monde entier : le Peuple d'Israël :

"Je ferai de toi une grande nation, Je te bénirai et J'agrandirai ton nom, tu seras une bénédiction... et elles seront bénies par toi toutes les familles de la terre." (Génèse 12,2-3)

Or si Israël représente une bénédiction pour les nations mais qu'elles n'en sont pas conscientes ou ne l'acceptent pas, cela ne pourra pas réussir. 

Cette vérité devait donc nécessairement être révélée au monde, quand cela a-t-il eu lieu ?

Réponse

Le Rav Ouri Sherki explique que cette révélation au monde eu lieu lors de la sortie d'Egypte, démonstration faite au Pharaon sous forme de 10 plaies, que c'est maintenant Israël qui a été choisi, pour prendre le relai et devenir la source de prospérité et de bénédiction pour le monde, comme il est dit :  

"Les égyptiens reconnaîtront que Je suis l'Eternel lorsque J'étendrai Ma main sur l'Egypte, et que Je ferai sortir les enfants d'Israël de parmi eux." (Exode 7,5).

En effet, lorsque le Peuple d'Israël apparaît dans l'Histoire, c'est l'Egypte qui est à la tête des nations de l'époque, source de richesse et de prospérité pour tout le monde antique, et le Pharaon est à la tête de l'Egypte. C'est lui qui décide pour tous, et constitue par conséquent à cette époque le représentant de l'humanité entière.

Pharaon est prêt à laisser partir Israël à une condition : qu'on lui prouve que ce Peuple est réellement  unique, différent des autres nations.

1) Le Nil changé en sang : Israël descend d'Avraham 

Moshé lui annonce alors qu'Israël descend du patriarche Avraham, homme qui domine les forces de la nature. Pour le lui prouver, il change le Nil en sang, faisant allusion au sang de la Brit Mila [circoncision] qu'Avraham fut le premier à pratiquer.

Cette plaie ne touchant que les Egyptiens, et pas les hébreux qui continuèrent à boire de l'eau pure, le Pharaon compris alors que ce Peuple est bien descendant d'Avraham.

Cependant, Pharaon rétorqua que d'Avraham sortirent de nombreux peuples, il est d'ailleurs appelé "Av Hamon Goïm" [Père de nombreuses nations], il ne laissa donc pas sortir les hébreux.

2) Les grenouilles, preuve de la descendance du patriarche Itsrak 

Pour lui prouver qu'Israël descend bien du patriarche Itsrak et pas d'autres nations issues d'Avraham, Moshé envoya la deuxième plaie des grenouilles.

Pour accomplir la volonté de D.ieu elles se jetèrent dans les fours des égyptiens, faisant preuve de Messirout Nefesh [don de soi] ; en allusion au patriarche Itsrak [Isaac] qui fit preuve de don de soi lorsqu'il accepta d'être sacrifié pour D.ieu lors de la ligature sur l'Autel [Akédat Itsrak].

Cependant Pharaon rétorqua que de Itsrak sortit également Essav et donc de nombreux autres peuples, dont les hébreux sont possiblement issus. Il ne laissera donc pas sortir Israël.

3) Preuve de la descendance du patriarche Yaakov

Moshé va lui prouver qu'Israël descend bien du patriarche Yaakov en frappant les égyptiens et non les hébreux par la plaie des poux.

Issue de la poussière de la terre d'Egypte, cette plaie est une allusion double au patriarche Yaakov qui refusa qu'on l'enterre en Egypte :

"Ne m'enterre pas, je t'en prie en Egypte..." (Génèse 47,29) et Rachi d'expliquer : "Sa fin, c'est que sa poussière (de l'Egypte) deviendra des poux et ils fourmilleront sous mon corps."

Rachi poursuit :

"Et pour que les Egyptiens ne fassent pas de moi une idole" (ibid) car Yaakov par sa sainteté extraordinaire incarnait une révélation de D.ieu dans le monde.

Et, uniquement pour cette plaie des poux, les magiciens de Pharaon s'exprimèrent en ces termes : "...C'est le doigt de D.ieu..." (Exode 8,15), confirmant que cette plaie est une révélation de D.ieu dans le monde, allusion au patriarche Yaakov.

Pharaon reconnu qu'Israël descend bien des patriarches, mais malgré cela ne les laissa pas sortir, prétextant que les Hébreux se sont certainement mélangés, assimilés aux Egyptiens pendant les 210 ans d'esclavage.

4) Les bêtes sauvages, preuve de la non assimilation

Moshé envoya alors la plaie de A'rov [Le mélange] ainsi dénommée car de manière générale les bêtes sauvages et les hommes vivent séparés. Cette plaie est donc le fait de mélanger les bêtes sauvages aux habitants des villes égyptiennes.

Par cette plaie qui toucha les égyptiens et pas les hébreux, Pharaon reconnu que le mélange, allusion à l'assimilation, ne touchait pas Israël, qui ne s'était donc pas assimilé.

Cependant, il prétexta que malgré tout, les hébreux ne diffèrent pas des autres peuples puisqu'ils pratiquent surement comme les autres les trois péchés capitaux : le meurtre, l'idolâtrie et les unions interdites. Pour cette raison, ils ne sont pas différents, ne sont donc pas un peuple "à part", et donc n'ont pas le droit de sortir d'Egypte !

5 6 7) Les trois péchés capitaux ne touchent pas les hébreux

Les trois péchés capitaux furent la cause de la colère divine lors de trois évènements historiques : le meurtre dans la génération du déluge, l'idolâtrie lors de la construction de la tour de Babel, et les unions interdites lors de la destruction de Sodome. 

La mort des animaux (l'épizootie), cinquième plaie, vint en allusion au meurtre : cette plaie toucha le bétail égyptien uniquement.

Pour produire les ulcères, sixième plaie : "L'Eternel dit à Moïse et à Aaron : prenez pour vous une pleine poignée de cendre de fours et Moïse la lancera vers le ciel aux yeux de Pharaon" (Exode 9,8), faisant allusion à la Tour de Babel qui s'élance vers le ciel, faite de briques produites dans des fours.

La grêle de glace et de feu, septième plaie, vint en allusion à la destruction de Sodome par une pluie d'eau, de soufre et de feu (cf Rachi sur Génèse 19, 24).

Malgré les destructions, Pharaon refuse à nouveau de laisser partir les Hébreux, prétextant que même si Israël est hors des trois péchés capitaux, subsiste encore une faille : lors de la création du monde, Israël et les nations ont bel et bien été créés ensemble, Israël et les nations font partie de la même humanité ! Donc cela invalide la notion de Peuple séparé.

8 9 10) Israël est différencié, même à l'origine de la vie

Pour prouver à Pharaon, à l'Egypte, et au monde entier qu'Israël fut bien choisi dès la création pour accomplir sa tâche, Moshé doit maintenant faire une réplique de la création, qui comporta trois étapes : une volonté créatrice ("Au commencement D.ieu créa..." Génèse 1,1), suivie par l'obscurité ("...et l'obscurité était sur la face de l'abîme..." Génèse 1,2), suivie par la création d'une multitude de créatures.

La huitième plaie, plaie des sauterelles [Arbé], est une allusion à cette multitude (qui se dit Harbé en hébreux), suivie par la plaie de H'oshekh' [l'obscurité], allusion à l'obscurité originelle.

Ces deux plaies prouvent qu'au sein de l'humanité, et même au moment du néant originel, Israël est séparé.

Pour prouver que même au niveau de la Volonté Divine créatrice il y eu une différenciation, il fallait faire venir D.ieu lui-même pour la dixième plaie, prouvant Lui-même que telle fut Sa Volonté :

"Ce fut au milieu de la nuit. Et l'Eternel frappa tout premier-né dans le pays d'Egypte..." (Exode 12,29)

Alors Pharaon compris qu'Israël avait été distingué depuis la volonté créatrice primordiale, comme il est dit :

"...et l'Eternel t'a choisi pour être pour Lui un peuple particulier ['Am Ségoula], parmi tous les peuples qui sont sur la surface de la terre" (Exode 14,2) ou comme l'énonce le prophète Amos : "C'est vous seuls que J'ai distingués entre toutes les familles de la terre..." (Livre d'Amos 3,2)

Convaincu, Pharaon accepta la sortie d'Egypte et reconnut Israël comme source de bénédiction pour le monde lorsqu'il demanda que Moshé et Aaron le bénissent : "...et partez ; et vous me bénirez moi aussi." (Exode 12,32)

A retenir

Les dix plaies furent en réalité autant de preuves de la singularité d'Israël. A la fin de cette démonstration, D.ieu Lui-même vint séparer ce Peuple du peuple égyptien, donnant naissance à un Peuple à part, à l'identité surnaturelle et divine. Ce Peuple, éternel, relié au Divin, constitue une source de bénédiction pour l'humanité entière.

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